Publié le 2017/02/13
Il ressemble un peu à une grosse souris qui aurait une queue touffue comme celle d'un écureuil. Le loir gris (Glis glis pour les experts) est un petit rongeur qui peut mesurer jusqu'à 20 centimètres de long, queue non comprise.
On trouve les loirs gris dans une grande partie de l'Europe et dans l'ouest de l'Asie, dans des zones boisées. S'ils se font plus rares au nord, ils tendent à proliférer au sud où ils sont parfois considérés comme des nuisibles et s'installent dans les habitations, au grand dam des propriétaires qui n'apprécient pas les visites de ces animaux nocturnes.
Les riches Romains les considéraient comme un mets délicat. Ils les élevaient, puis les plaçaient dans des jarres en terre cuite pour les engraisser avec des glands et des châtaignes. Ils les dégustaient ensuite en amuse-gueule, rôties ou farcies. Ils sont toujours chassés en Slovénie et en Croatie, pour leur viande autant que pour leur fourrure.
Mais ce qui fait la spécificité du loir gris fait un peu rêver : c'est le Mathusalem des rongeurs. Il peut vivre jusqu'à 13 ans, alors qu'une souris vit de 2 à 3 ans, et que son "cousin" le lérot ne vit que 3 ou 4 ans. Chez la plupart des animaux, les télomères, ces petits morceaux d'ADN qui coiffent les chromosomes, raccourcissent avec l'âge. Or, chez le loir gris, ils se remettent à grandir à partir de 6 ans.
Ce mystère proviendrait de la stratégie de reproduction du loir gris : durant les années où la nourriture est rare, il ne se reproduit pas. Il tend également à se reproduire à un âge plus avancé. Or, il semble que la reproduction raccourcisse les télomères. Etudier le loir gris pourrait aider les scientifiques à mieux comprendre le phénomène du vieillissement, y compris chez les humains.
Jean-Paul Fritz
Source : OBS